La Compensation carbone volontaire, c’est quoi ?
Qu'est-ce que la compensation carbone volontaire ? À quoi sert-elle ? Qui touche-t-elle ? À qui bénéficie-t-elle ? Autant de questions qui méritent réponse !
On émet tous du CO2 !
Chaque entreprise, famille, institution émet du CO2, en particulier pour se déplacer et se chauffer (à l’échelle de la France les émissions Transport + Bâtiments représentent environ 50% des émissions du pays). Le total des émissions de CO2 d’un ménage, d’une entreprise ou d’une collectivité est calculé grâce à un Bilan CO2, ou Bilan Carbone.
Le cycle du CO2 est en partie perturbé par les émissions anthropiques de CO2, c’est-à-dire directement imputables à l’activité humaine. Ces émissions proviennent majoritairement de l’utilisation massive des énergies fossiles dans notre vie de tous les jours.
Pourquoi compenser ses émissions de CO2 ?
Selon Valentin Bellassen et Benoit Leguet auteurs du livre « Comprendre la compensation carbone », (Edissions Pearson, 2008), la demande de compensation carbone volontaire naît de quatre motivations principales :
- la volonté d’agir dès aujourd’hui pour l’environnement
- le souhait de communiquer sur le changement climatique
- l’opportunité de créer de la valeur ajoutée
- le besoin de se familiariser avec les marchés du carbone
La compensation carbone volontaire donne un prix au CO2 !
La compensation carbone permet de donner un PRIX aux réductions d’émissions de CO2, puisqu’une entreprise, un ménage ou une institution achète des réductions d’émissions de CO2.
Ainsi, plus le prix du CO2 est élevé, plus il est incitatif pour chaque acteur économique de limiter ses émissions de CO2. A partir d’un certain prix, c’est en effet moins cher pour une entreprise de réduire ses émissions plutôt que de les acheter à quelqu’un d’autre.
Compenser, c’est donc donner de la valeur au CO2. C’est un engagement pour le climat très fort, fondé sur une approche économique.
En effet, comme le confirme le 5ème rapport de synthèse du GIEC (Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat), il faut agir contre le climat aujourd’hui, pas en 2020, ou en 2030, car les coûts pour lutter contre le changement climatique pourraient être de 44% plus chers à moyen terme et de 37% plus chers à long terme par rapport aux coûts que nous pourrions payer aujourd’hui.
Le prix du changement climatique est toujours ignoré, bien qu'il coûte déjà très cher, jusqu'à 3.2% du PIB mondial selon l'ONG DARA. Il est donc urgent d’agir dès aujourd’hui. Le changement climatique c’est maintenant !
Il est d’autant plus important de compenser ses émissions de CO2 volontairement qu’aujourd’hui, en Europe 60 % des émissions de CO2 ne sont pas réglementées (soumises à des quotas).
Ainsi, quand une entreprise compense ses émissions aujourd’hui, elle prend un engagement concret pour la défense du climat. Ce financement permet le développement de solutions permettant de migrer vers une société sobre en carbone.
En achetant des réductions de CO2 de l’offre compensation carbone ONE PLANET du Compte CO2, une entreprise augmente sa compétitivité, en même temps qu’elle lutte contre le changement climatique.
Droit de vivre ou droit à polluer ?
Certaines personnes militent contre la compensation carbone volontaire sous le prétexte qu’il s’agit « d’un rachat de bonne conscience » ou de l’achat d’une « indulgence ». En général, ces personnes pensent que la compensation carbone permet de s’affranchir de faire des efforts soi-même en achetant à d’autres les réductions. Cette vision plutôt moraliste cherche souvent à toucher la culpabilité des gens, en parlant de « droits à polluer ».
Pourtant, les gens qui compensent volontairement leurs émissions de CO2 n’ont aucune obligation de la faire, et il est permis de défendre une vision plus constructive de la compensation volontaire : compenser, c’est agir aujourd’hui pour le climat, en donnant de la valeur au CO2. Il faut donc encourager ces entreprises ou institutions qui s’engagent aujourd’hui pour le climat, de façon très concrète en finançant des projets de réductions d’émissions de CO2.
De la même façon, ces quotas de CO2 que les entreprises achètent, doivent plutôt être considérés comme des « droits de vivre » plutôt que comme « des droits à polluer ». Au quotidien, nous émettons tous du CO2. Ce que dit le cinquième rapport de synthèse du GIEC, publié le 2 novembre 2014, c’est que nous pouvons encore émettre 1000 milliard de tonnes de CO2, mais pas plus, pour ne pas dépasser le seuil de 450 parties par millions de CO2 dans l’atmosphère et ne pas dépasser une hausse des températures de 2°C.
Au rythme actuel ce seuil risque d’être atteint autour de 2030. Il faut donc de façon urgente réduire nos émissions, en n’utilisant les énergies fossiles que dans les applications où elles sont irremplaçables (l’avion par exemple) et non plus pour chauffer nos habitations ou nous déplacer seul dans des voitures pour aller au travail.