Les climatosceptiques : qui sont-ils et comment raisonnent-ils ?
Le terme vous est sûrement familier depuis que Donald Trump, climatosceptique assumé, a fait son entrée à la Maison Blanche. Il semble toutefois que ce terme a tendance à rassembler sous sa bannière différentes définitions parfois peu claires. On vous propose de découvrir qui sont les climatosceptiques et pourquoi leurs croyances mettent en péril l’éveil des consciences sur le sujet du réchauffement climatique.
Qu’est-ce qu’un climatosceptique ?
Comme son nom l’indique, un climatosceptique est une personne qui ne croit pas en un réchauffement global de la planète. Mais plus subtil encore, il affirme que si réchauffement il y a, l’Homme n’en est pas responsable : le réchauffement climatique serait naturel, conséquence logique du cycle immuable de notre planète oscillant entre des phases de glaciation et de hausse des températures. Le climatosceptique pourra également avancer que, puisque le réchauffement de la Terre est “dans l’ordre des choses”, il aura des conséquences positives.
Le point de vue du climatoscepticisme reste très paradoxal : si ce réchauffement s’avère négatif in fine, la technologie humaine nous permettra de revenir à un climat idéal. Nous avions pourtant cru comprendre que l’Humain n’avait aucun impact sur le climat ?
La définition du climatosceptique a donc plusieurs facettes, parfois indépendantes les unes des autres. Selon les circonstances, un climatosceptique pourra simplement rejeter en bloc l’idée d’un réchauffement tandis qu’un autre admettra un changement, sans pour autant blâmer l’Humanité.
Existe-t-il un “portrait type” du climatosceptique ?
Depuis le retrait de Donald Trump de l’Accord de Paris sur le climat, le climatosceptique moyen semble être l’Américain de plus de 50 ans, vivant au fin fond de la campagne. Pourtant, il n’existe pas réellement de profil type du climatosceptique, tout comme le retrait du Président américain ne signifie pas que le deuxième pollueur mondial ne fait plus rien pour lutter contre le réchauffement climatique !
D’après une étude australienne de 2015, 17% des Australiens, 15% des Norvégiens et 12% des Américains rejettent la thèse d’un réchauffement climatique. La même année, le Ministère de l’Environnement estime que 22% des Français sondés doutent de l’existence d’une connexion entre les activités humaines et le changement climatique. En revanche, à l’instar du créationnisme, le climatoscepticisme est en effet plus virulent et politisé dans le monde anglo-saxon, d’où les prises de décisions de Donald Trump pour plaire à cette frange de son électorat.
Les sceptiques peuvent-ils être drôles ?
La réponse est clairement négative, surtout si on pense aux négationnistes de la Shoah par exemple. En revanche, il existe des cas où l'on peut franchement se marrer. Si vous avez un coup de blues, surfez sur internet à propos des partisans de la théorie de la terre plate ou visionnez la vidéo de Squezzie sur le sujet. C'est hilarant et sans limite : certains vont même jusqu'à construire des micro fusées dans leur jardin, qui montent quand même à 571 de mètres, pour tenter de faire des photos "prises d'en haut" afin de montrer que la terre et plate....Ah si les climatosceptiques pouvaient nous faire rire autant....
Quels sont les arguments des climatosceptiques ?
De manière générale, les climatosceptiques s’appuient sur des données trop minces et dressent des constats sans rigueur scientifique. S’ils acceptent de reconnaître un réchauffement de la Terre, ils blâmeront les rayonnements du Soleil alors que son activité diminue depuis pas moins de 35 ans d’après le 5ème rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Groupe qui rappelle également que si l’on constate bien une stagnation des températures ces quinze dernières années, chaque décennie est plus chaude que les précédentes depuis 1850. Une récente étude de 2017, menée par le professeur James Powell, indique que le consensus scientifique autour d’une origine humaine du réchauffement climatique a atteint les 99, 94% contre 97% en 2013. La sphère savante achève enfin d’accorder ses violons, pourquoi l’opinion publique mondiale n’en fait-elle pas autant ?
Car beaucoup de climatosceptiques sont terrifiés par la perspective d’un réchauffement climatique ou réfractaires à l’impératif de changer de modèles économiques. Cela les rend sensibles aux argumentaires faciles qu’ils propagent eux-mêmes via l’organisation de conventions ou de manifestations, ralentissant les prises de conscience et confortant les moins avertis dans l’aveuglement. Lorsque la politique s’en mêle, comme avec l’élection de Donald Trump ou de Tony Abbott en 2013 en Australie, le climatoscepticisme devient un luxe que la planète ne peut plus se permettre.
Aujourd’hui, la question qui se pose n’est plus de savoir si un réchauffement climatique est à l’oeuvre, mais s’il ne s’opère pas plus vite qu’escompté par les scientifiques. Quant à l’éveil des consciences, il est possible : en 2012, un physicien climatosceptique, Richard Muller, reconnaît avoir méjugé l’impact de l’Homme suite à sa vérification des méthodes de calcul du GIEC. La solution pour éveiller les plus réticents réside peut-être, entre autres, dans l’usage de la Carte CO2, qui permet d’agir pas à pas pour le climat, et ce au quotidien !